Atelier Wonder : Une marque canadienne à surveiller

C’est surprenant, inventif, coloré. Vaguement teinté de la culture japonaise punk et de l’éclectisme britannique, c’est franchement rafraîchissant. Voici Atelier Wonder. Paulina Wonders crée un monde unique à travers ses vêtements, alors je me suis dit : quoi de mieux que d’explorer sa collection Printemps/Été 2015 pour plonger dans son univers?

Tout d’abord, parle-moi de ton parcours.

J’ai étudié le design de mode au Collège Lasalle de Montréal. Par la suite, j’ai travaillé dans l’industrie pendant deux ans avant de déménager à Londres. Après un séjour d’un an, durant lequel j’ai fait quelques cours à Central Saint Martins, j’ai décidé qu’il était temps de retourner à la maison. Au même moment, je me suis aussi inscrite pour un baccalauréat en Fibres et pratiques matérielles à l’université Concordia. Un an plus tard, j’ai décidé de suspendre mon diplôme et de me concentrer sur Atelier Wonder.

Comment ces expériences influencent-elles ton travail? (Paulina a passé du temps au Cirque du Soleil et chez le créateur haute couture Charlie le Mindu à Paris, comme stagiaire en design.)

Les trois étaient exceptionnelles! Elles m’ont convaincue que j’étais capable d’entamer mon propre projet. J’ai acquis de l’autodiscipline et une tonne de connaissances artisanales, en plus de l’habileté d’innover en ce qui concerne le design de certaines pièces et de leur mode de production.

Elles m’ont aussi donné la confiance nécessaire pour lancer mon label avec très peu de ressources et pratiquement zéro budget. Avec de l’ambition et de l’acharnement, tout le monde peut faire quelque chose d’exceptionnel. Il faut simplement être créatif à l’intérieur de nos limites.

Quelle est ton inspiration pour la collection P/É 2015?

Je me suis inspirée de la jeunesse gopnik postsoviétique. C’est un vague souvenir de mon enfance : j’ai grandi dans une petite ville de Pologne et je voyais souvent des ados fumer des cigarettes et boire des bières, avec un futur un peu terne devant eux. J’avais envie d’explorer l’idée de la délinquance adolescente et de la réalité d’être constamment « wasted » à tous points de vue.

Je voulais aussi lui insuffler une approche positive, un esthétisme punk queer, où la sombre réalité de ces jeunes se transforme en rébellion moderne d’expression personnelle et d’identification des sexes.

À quoi ressemble ton processus créatif?

Je commence toujours par imaginer une histoire. Pour cette collection, c’est une idée directement liée à mon vécu qui est devenue le point de départ. Après, je fais une tonne de recherche. Les émotions que je ressens à travers cette exploration, je tente de les transposer dans mon choix de tissus. Les motifs et les styles sont ensuite développés et je continue à expérimenter durant la production. Souvent, en pleine création, je suis inspirée par la façon dont les tissus interagissent entre eux et je finis par ajuster les styles en conséquence.