Minimalisme calculé : entrevue avec Karen Quirion, fondatrice et designer de KQK

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On ne rencontre pas un prodige tous les jours. Si vous tombez sur un, je vous conseille de porter attention. C’est ce qui m’est arrivé avec Karen Quirion, fondatrice de la marque KQK. Il y a quelques années, j’ai découvert ses créations parfaitement épurées en faisant de la recherche pour un article sur le minimalisme.

Son parcours m’a laissé littéralement bouche bée. Avec tout ce qu’elle a accompli, je me suis automatiquement demandé : « Mais elle a quel âge??? ». Pour ensuite découvrir qu’elle n’a que 26 ans. Curieux? Continuez de lire pour découvrir cette designer pour le moins prometteuse.

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Parle-moi de ton parcours.

Après mes études secondaires, j’ai quitté pour Québec afin d’aller y étudier le Design de Mode au Campus Notre-Dame de Foy. Après l’obtention de mon diplôme, j’y suis restée une année supplémentaire pour suivre des cours de langues. Par la suite, je me suis rendue à Milan en Italie, où j’y ai étudié le Fashion Merchandising  à l’Université NABA (Nuova Accademia di Belle Arti) pour ensuite compléter avec une maîtrise en Fashion Communication & PR à l’Université IED (Istituto Europeo di Design).

(Je vous ai dit qu’elle avait seulement 26 ans?)

Comment est-ce que tes séjours à Milan et à Buenos Aires ont influencé ton processus créatif?

Encore aujourd’hui, Milan garde une place importante dans l’essence de ma ligne. C’est l’endroit où j’y ai établi et développé mon esthétisme. Milan peut avoir un côté plutôt sombre, mais c’est une énergie qui m’a grandement touchée et qui, conséquemment, s’est révélée par le style très sobre de ma ligne.

Buenos Aires représente un point tournant dans la création de mon entreprise. J’y ai séjourné durant un hiver particulièrement froid – un contexte assez loin de l’idée colorée et ensoleillée qu’on se fait de la ville. C’est toutefois cette énergie qui m’a nourrie dans le développement des modèles de ma première collection.

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Pourquoi KQK?

Je recherchais une appellation courte et simple, rappelant l’ADN de la marque. « KQ » sont mes initiales et le 2e « K » fait référence au nom de mon frère.

Quelle est la philosophie derrière la marque?

Le style est androgyne, minimaliste et sobre, déployant ainsi une idéologie de less is more. Les vêtements mettent alors en lumière la personnalité de la femme qui les porte.

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Qu’est-ce qui t’attire autant dans l’esthétisme minimaliste?

Le minimalisme est souvent associé à la simplicité. Cependant, la notion d’un design épuré peut s’avérer très complexe. Ce qui m’attire est la construction sophistiquée d’un vêtement qui, en apparence, semble incroyablement simple.

J’ai entendu dire que ta production se fait à Thetford Mines?

Oui! L’usine de confection appartient à ma mère. Nous avons mis sur pieds une équipe spécialisée entièrement de la région, ce qui nous assure un contrôle de la qualité beaucoup plus élevé.

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Quelle est la première chose que tu fais lorsque tu entames une collection?

Je commence toujours par établir un concept très précis. Je détermine ensuite les styles, les coupes et les couleurs que je veux inclure. C’est une étape méthodique qui devient plutôt chaotique dès que j’entreprends concrètement le design des pièces.

Quelle musique as-tu écoutée lorsque tu travaillais sur la collection P/É 2015?

Parmi tant d’autres, j’ai été énormément inspirée par les plus anciens albums de Trentemøller.

Quelle est ta relation avec la couleur?

Bien que je parvienne plus facilement à transmettre une émotion à travers le noir, le gris et le blanc (un trio qui reflète l’identité de la ligne), l’ajout de couleurs reste une possibilité. Dans les premières phases d’une collection, je considère souvent en inclure, surtout dans des tons froids. Par contre, selon le concept, celles-ci peuvent parfois devenir une distraction.

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Nomme trois personnes qui t’inspirent.

Ann Demeulemeester, Franca Sozzani et Rick Owens.

À quoi ressemble ta journée typique?

Mes journées varient énormément! Règle générale, je commence mes journées très tôt, vers 5 h 30. Les matins sont sans aucun doute le temps où je me sens la plus inspirée. J’essaie de ne pas me fixer de meetings à ce moment pour pouvoir me concentrer davantage sur mon travail. En après-midi et en soirée, je mise sur les priorités du moment : recherche, achat de tissus, gestion, etc.

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La chose dont tu ne peux pas te passer lorsque tu crées?

Mon iPod, sans aucun doute.

Où te vois-tu dans 5 ans?

En plus d’une présence grandissante sur le territoire américain et européen, j’espère percer le marché asiatique. J’aimerais également développer une ligne pour hommes, étroitement reliée à l’esthétisme de ma ligne actuelle pour femmes.

Laissez-moi savoir quelles sont vos marques minimalistes préférées dans les commentaires!

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