Le chandail qui n’était pas un chandail

header-no-sweater-sweater
Photo: Vogue UK

La mode consiste principalement à affirmer son identité à travers la décoration de soi. Consciemment ou non, on porte un vêtement pour véhiculer une idée, un état d’âme ou une valeur.

Certaines d’entre nous l’utilisent aussi pour sortir du lot et, parfois, ça nous pousse à acheter des trucs pas du tout pratiques. Chose que, j’avoue, j’ai faite et refaite par le passé. Mon pattern? Aussitôt que ça me fait sourire, je l’achète. Bizarre, je sais.

Ces sandales tigrées à semelles compensées hautes de 7 pouces (impossibles à porter sans se tordre la cheville)? Je les ai! Cette mini jupe évasée rose barbe à papa (je mets des jupes environ une fois par année)? Elle est à moi. Ces lunettes soleil XL en velours fuchsia? Elles sont si belles (dans leur étui qu’elles ne quittent jamais).

Dernièrement, par contre, j’essaie d’acheter plus intelligemment, parce que :

1) Je suis tannée de dépenser et de n’avoir rien à me mettre

2) Pour des raisons éthiques évidentes (humaines, environnementales et économiques)

Récemment, à fond dans ma désintox, j’ai vu un vêtement dangereusement attrayant pour l’ancienne Joëlle. La chose (parce que je ne sais pas quel autre nom lui donner) avait la forme d’un chandail, MAIS sans ouvertures pour ma tête, mon tronc ou mes bras. C’était un haut 2-D fait exclusivement pour être attaché autour des hanches.

Pendant littéralement 10 minutes, j’ai tenté de trouver comment l’enfiler, comme si c’était une devinette. Et comme une devinette, je n’ai jamais trouvé la réponse. Après avoir franchi le stade de résolution de problème, je suis passé en mode déni total pour terminer avec un rire tout aussi incontrôlable qu’incrédule. Pauvre chandail, il vient tout juste de perdre sa seule raison de vivre.

Mais voyons, sérieusement? Pourquoi ne pas faire un haut qui peut être porté comme un chandail (duh!) ou comme Brittany Murphy dans Clueless? Vous savez, le concept du chandail allait très bien avant qu’on s’en mêle. À mes yeux, cela a seulement l’air d’un faux prétexte pour mousser les profits en divisant le rôle d’un vêtement en deux.

Je travaille en mode. Je suis évidemment pour la liberté d’expression à travers le style. Mais mon petit doigt me dit que les clientes qui verront ce modèle auront toutes un peu la même réaction : « Pourquoi j’investirais dans un chandail-pas-chandail alors que, pour quelques dollars de plus, je pourrais en avoir un vrai? »

C’est facile d’imaginer ce tricot exposé dans un musée d’art contemporain prônant un discours critique de notre société de consommation, mais ce n’est pas le cas. Il est dans les magasins. Peut-être qu’il se vendra comme des petits pains chauds, peut-être pas. Peu importe, je ressens un léger malaise vis-à-vis cette chose qui délaisse toute fonctionnalité pour être purement et seulement décorative.

Qu’est-ce que vous en pensez?

2 commentaires

  1. Tu as tellement raison!! J’adore ton article :)
    J’étais un peu comme toi, souvent en train d’acheter des trucs que je ne peux porter plus d’une fois et qui sont difficiles à agencer, tout ca parce que c’était un coup de coeur dès que je l’ai aperçu en magasin. J’essaie de magasiner plus intélligeament mais ce n’est pas toujours facile! Tu dois savoir de quoi je parle :)))
    xCx
    http://wearewreckless.blogspot.ca/

Laisser un commentaire