Pour vrai, mon but était de publier un billet le 1er janvier – souligner la nouvelle année exactement au moment où elle commençait. Mais chaque fois, je sous-estime la folie du temps des fêtes. Plein de bouffe à manger (hey les bâtonnets au fromage, ça ne vous tenterait pas d’être moins bons?!), une TONNE de party auxquels aller et plusieurs verres de vin à boire desquels il faut se remettre le lendemain… En tout cas, ce que j’essaie de dire est que j’ai pris du temps pour moi, communément appelé « vacances », d’où ce billet de nouvel an un 2 janvier. Et vous savez quoi? Je suis totalement en paix avec ce petit retard. Une attitude « je m’en fais moins avec la vie » qui est toute nouvelle pour moi.
Comme vous le savez, j’ai lancé Very Joëlle il y a environ 6 mois. Quelques semaines après la mise en ligne, le blogue avait atteint et même dépassé mes attentes. Depuis, la communauté continue de grandir, des rencontres avec des créateurs inspirants s’enfilent et un paquet de collaborations très cool sont à prévoir en 2016. Ces résultats, qui me rendent extrêmement fière, ne me sont pas tombés dessus alors que je regardais Netflix. J’ai travaillé et je travaille toujours ridiculement fort. Mais en même temps, qui ne travaille pas extrêmement fort de nos jours? On dirait que tous les gens que je rencontre sont bien au-dessus du classique 40 heures semaine. Étonnamment, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose.
C’est le temps d’une anecdote historique.
Au 18e et 19e siècle, l’idée du « 8 heures par jour » était encore un concept très embryonnaire. C’est seulement à partir 1914 que les employeurs ont réalisé l’efficacité d’un travailleur non-surmené lorsque Ford a implanté le système parmi sa main d’œuvre. Par contre, la symbolique du travail n’était alors pas du tout la même qu’aujourd’hui. À ce moment, la plupart des gens ne choisissait pas un boulot par passion, mais plutôt comme moyen de survie.
Ok, de retour à maintenant.
C’est encore la raison principale pour laquelle les gens travaillent aujourd’hui, mais heureusement, nous avons maintenant la liberté de gagner notre vie en faisant ce que qui nous passionne. Et la passion, bien ça ne rentre pas parfaitement dans le moule du « 8 heures ». La passion ne rentre dans aucun moule en fait. La passion existe pour être vécue à l’extérieur des limites contraignantes du temps. Dans cet ordre idée, pas étonnant que le gabarit 9 à 5 semble désuet parfois! Le travail, pour beaucoup d’entre nous, n’est pas un simple travail; c’est un parcours qu’on a soigneusement choisi.

Je me considère chanceuse. Mes contrats de journaliste pigiste, blogueuse et styliste m’aident à payer mon loyer, me nourrir, acheter des magazines indie à 20$, voir des shows, essayer des nouveaux restaurants et siroter des lattes fancy au lait d’amandes. Ma passion me donne l’opportunité de profiter de la vie. C’est très précieux, d’où ma nouvelle attitude « je m’en fais moins avec la vie ». Elle sert à préserver ma passion. Ça sonne contre-productif? Laissez-moi m’expliquer.
Je m’inquiète constamment de ne jamais en faire assez, surtout quand il est question de travail. Je pense à tous les trucs que j’aurais dû faire la veille et tout ce que je devrai faire demain. Ce rythme effréné ne me dérange pas en fait, même que j’adore ça! C’est plutôt le danger de trop travailler qui m’inquiète. En tant que pigiste, je peux techniquement TOUJOURS travailler plus. Ma maison est mon bureau. Tout ça est comme un trou noir dans lequel il est très facile de tomber.

Un peu comme trop manger le même aliment peut causer une allergie, trop travailler peut mener vers un autre genre de mécanisme de défense… Le dégoût d’une passion. Durant le premier mois de Very Joëlle, je travaillais 24/7. C’est tout ce que je faisais : écrire, publier, partager, prendre des photos, regarder mes statistiques compulsivement. Certains matins, je voyais le soleil se lever, je clignais des yeux et, tout d’un coup, c’était la nuit. J’étais 100% zombie. Évidemment, je n’ai pas réussi à tenir le coup. Le mois d’après, j’ai publié deux fois moins. J’étais épuisée et j’avais perdu toute ma ferveur initiale. J’ai commencé avec des attentes trop élevées, donc à défaut de pouvoir les atteindre, je me suis terrée dans un sentiment de défaite.
J’apprends encore à être en paix avec l’idée de ne pas réussir à en faire autant que je voudrais. Cependant, je fais de mon mieux et c’est tout ce que je peux faire, non? Ça, c’est les racines de mon plan de « je m’en fais moins avec la vie ». Au cours des semaines qui ont suivi, j’ai réalisé que personne ne remarquait si je publiais le mercredi au lieu du mardi ou si mon article était deux fois plus court que mon idée initiale ou si mon Instagram était inactif deux jours d’affilée.
À ce moment, j’ai décidé de ralentir le rythme pour préserver mon équilibre psychologique, mais aussi parce que ma passion est beaucoup trop importante pour que je la laisse s’auto-saboter. Lentement mais sûrement, la vraie Joëlle est revenue : fonceuse, curieuse et inspirée.
Pour 2016, je dis : arrêtez de vous en faire avec ce qui n’est pas fait ou ce qui devrait être fait. Concentrez-vous plutôt à aimer ce que vous faites, mais encore plus important, apprenez à vous distancer de votre passion. Vous la retrouverez plus forte et plus vive lorsque vous vous lèverez demain matin.
BONNE ANNÉE TOUT LE MONDE XX
Et vous, vous avez des résolutions? Laissez-moi savoir dans les commentaires!
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