Déménager avec son chum: 7 filles racontent leur expérience

Il y a deux semaines, mon chum et moi avons fait quelque chose de GROS: on a déménagé ensemble!!! Après trois ans de relation et beaucoup de brosses à dents et de liquide à verres de contact oubliés — autrement dit, après beaucoup d’haleine funky et d’yeux secs — on a décidé qu’il était temps d’entamer cette nouvelle étape.

J’ai habité deux ans avec mon ex, je ne suis donc pas totalement débutante en ce qui concerne la cohabitation à deux. Je sais à quel point ça peut être cool, mais je sais aussi qu’il y a plusieurs pièges dans lesquels on peut s’enfarger les pieds.

D’autant plus que, cette fois-ci, la situation est un peu particulière. Mon copain a déménagé chez moi, dans mon mini-mais-cozy appartement.

Parce que ma priorité #1 était qu’il se sente chez lui, je me suis débarrassée d’une tonne de trucs pour faire place à ses choses, dont mon petit lit double. À 6’4”, la moitié de son corps dépassait du matelas (pas full confo). On a aussi séparé l’espace de rangement en deux. Mon constat final: il a plus de vêtements que moi. #CestLuiQuiDevraitÊtreBlogueurMode #VeryBenoit

Ce que je trouve le plus cute jusqu’à maintenant est de trouver ses objets décos un peu partout dans l’appartement,  comme une tirelire en forme de botte gravée avec son nom (clairement un souvenir d’enfance) ou des cornes de taureau clouées à une planche de bois (clairement pas un souvenir d’enfance). Oui, ok, ça clash avec ma vibe Palm Springs-meets-San-Francisco, mais, étonnamment, j’aime ça. Ça me rappelle que c’est notre maison à nous deux. Et je trouve ça beau.

Pour l’instant *je touche du bois* tout va comme sur des roulettes, genre au-delà de mes espérances! Je fais l’épicerie, il fait la vaisselle. Je repasse ses vêtements, il fait mon café. Je rase mes jambes avec son rasoir, il s’hydrate les mains avec ma crème hydratante.

Mais, par curiosité (et aussi par précaution), j’ai tout de même sondé quelques filles dans mon entourage pour obtenir leurs trucs pour une cohabitation réussie. Si je peux m’éviter des erreurs en apprenant de celles des autres, j’embarque. Voici ce qu’elles avaient à me dire:

Stéphanie Magnan | @stephmagnan

Lorsque j’ai déménagé avec mon copain, la première chose qui m’a frappée était qu’on n’avait jamais abordé le sujet des tâches ménagères et de notre mode de vie en général.

Par exemple, il y a des gens qui ne peuvent pas penser clairement quand tout est en désordre (moi) et pour d’autres, ça ne les dérange pas du tout (mon chum). Au début, mon copain laissait toujours traîner sa serviette de douche sur le plancher de notre chambre. Ça me rendait complètement folle! Au lieu d’en parler, je n’ai rien dit, sauf qu’un jour, j’ai pété une sacrée coche! Mais pour lui, ce n’était tellement pas grave, il ne s’en rendait même pas compte. Il ne comprenait pas pourquoi je ne lui en avais pas parlé avant. À partir de ce moment, il n’a plus jamais laissé traîner sa serviette (ou presque). C’est un exemple qui peut avoir l’air niaiseux, mais c’est un principe qui peut s’appliquer à n’importe quoi!

En ce qui concerne le mode de vie, mon chum est un couche-tard et moi, une couche-tôt. Genre que j’ai besoin de 8 heures de sommeil pour être fonctionnelle. Au début de notre relation, je voulais rester éveillée avec lui. Chaque fois que je disais que j’allais dormir, j’avais peur de le décevoir, comme si j’étais poche de me coucher tôt. (Mon interprétation de la situation, il ne pensait pas ça pentoute.) Je me suis vite rendue compte que je ne pouvais pas changer mes habitudes et surtout, que je ne pouvais pas les changer pour quelqu’un d’autre. Je me mettais trop de pression.

Oui, les compromis sont nécessaires, l’écoute de l’autre est importante et le temps d’adaption est inévitable. Par contre, à un moment donné, tout finit par se placer. On trouve son rythme à deux et on se demande pourquoi on n’a pas emménagé ensemble avant!

Carolane Stratis | @carolanes

Le plus gros défi lorsque j’ai déménagé chez mon chum est qu’on avait chacun nos meubles. Côté déco, j’arrivais dans un appart juste de gars. Le mur rouge dans la cuisine avec juste deux couches de peinture était pas pire un gros défi!

Après discussion, nous avons décidé de garder la plupart de mes meubles et de donner ou de vendre tout ce qui était en piteux état. J’ai payé la peinture, comme c’était quelque chose qui m’énervait personnellement, et j’ai peinturé moi-même.

On a écrit un contrat de vie commune pour dire qu’est-ce qui appartenait à qui et on a acheté des trucs en commun qu’on a séparés dans le contrat.

Ça a pris du temps avant de me sentir chez moi, mais finalement, avec le recul, je pense que ça s’est bien passé!

Laetitia Jallais | @mom_little_projects

Ça fait onze ans que vis avec mon amoureux. Onze ans de bonheur, mais aussi de concessions diverses, encore bien souvent à propos de ma conception de la décoration intérieure ou de la taille de mon dressing!

C’est simple, je me suis toujours imaginée vivre dans une petite maison digne de Pinterest: des éléments décoratifs aux teintes pastel, une grand cuisine toute blanche avec une très haute verrière, des arrangements de cadres qui tapissent mes murs. Pas si compliqué? Pour cela, il aurait fallu que je change de mari! Nous n’avons ABSOLUMENT pas les mêmes goûts.

Lorsque nous avons emménagé dans notre premier appartement parisien, monsieur travaillait la nuit et moi, le jour. Il nous arrivait régulièrement de nous donner rendez-vous à 3h du matin pour avoir un semblant de vie de couple et pour se demander “et alors chéri, ta journée?”. Nous avons aussi beaucoup vécu au rythme des petits post-its colorés, garants de l’amour que l’on se portait et qui nous permettaient aussi de garder le frigo plein!

Durant nos cinq premières années de cohabitation, c’était assez facile: chacun son fuseau horaire et pas de négociation sur mes fameux éléments déco — ils étaient déjà là quand il rentrait. Idem pour l’ampleur de ma garde-robe, qui ne cessait d’augmenter. Il n’aurait pas pu dire si j’avais une robe depuis deux jours ou deux semaines. J’avoue, j’en ai bien profité!

Et puis nous voilà mariés et vivant à Montréal et oh, surprise, avec des horaires presque similaires! Je pense que c’est là que la cohabitation a pris tout son sens. Il a réalisé que je passais mes soirées à me faire des masques, à changer de couleur de vernis et à manger des pâtes au ketchup en jasant à mes copines au téléphone. Ignorait-il que je ne cuisinais pas? Et maintenant, il me voyait rentrer avec mes sacs de shopping…

J’ai appris à cuisiner, je me suis assise à table le soir, j’ai décroché des cadres et enlevé des étagères qui ne lui plaisaient pas. Nous en avons choisi d’autres ensemble pour conjuguer nos goûts et faire de notre maison NOTRE cocon (lire ici: tant pis pour l’intérieur scandinave). Il a découvert que, non, je ne me levais pas avec un brushing parfait. J’ai découvert que, oui, il avait des petites manies.

Malgré tout, le plus important, ce sont tous ces moments passés ensemble. Partager notre  quotidien, c’est définitivement le plus précieux de mes biens!

Marie-Pier Lessard | @marieplessard

Je pense que le plus difficile pour moi a été de réaliser qu’on se verrait TOUJOURS. Surtout qu’on était dans un appartement riquiqui, faute de budget! Réaliser que, peu importe où je regarderais, il serait là. Que si je voulais lire mon livre, seule, il allait quand même être dans la pièce. J’ai réalisé que je devais me trouver des moments à moi. Ne pas perdre de vue que j’étais un individu à part entière avant d’être la moitié d’un couple.

Annie Murphy

La plus grande difficulté que mon copain et moi avons rencontrée est qu’il n’avait jamais cohabité avec ses ex-copines, alors que moi oui. J’ai été sept ans avec mes deux ex, les deux avec qui j’ai habité. J’étais donc plutôt habituée à ce mode vie, alors que pour mon chum, ça s’est avéré être un apprentissage ardu.

Un bon exemple serait son manque d’initiative pour les tâches ménagères. Il était habitué à ses parents qui ramassaient tout derrière lui. Il fallait donc que je lui demande de faire une tâche pour qu’il la fasse; il n’avait pas le réflexe de la faire lui-même. Pour lui, un lavabo qui déborde de vaisselle n’est pas problématique, tout comme une salle de bain ou des planchers sales ou une pile de lavage qui s’accumule.

L’autre défi est que, avec le temps, je suis devenue une adepte du minimalisme et lui, un collectionneur. Présentement, on habite dans un grand appartement, alors ça va, mais on déménage bientôt dans vraiment plus petit. Contrairement à moi, il ne veut pas se débarrasser des choses qu’il n’utilise plus. C’est un sujet délicat qui crée quelques tensions, puisque je ne tolère pas l’encombrement. Mais bon, c’est la vie, on s’ajuste comme on peut.

Élodie Laetitia Parthenay | @elodiewrites

Je pense que la difficulté majeure que mon copain et moi avons rencontrée quand on a déménagé ensemble était qu’on était les deux super indépendants et que c’était quelque chose qu’on ne voulait pas sacrifier. On a emménagé ensemble tout en gardant un esprit super pragmatique.

On payait à part égale toutes les factures, sauf les meubles et la déco. Comme ça, en cas de rupture, pas d’embrouille! Celui qui a payé tel meuble repart avec. Ça a l’air vraiment rough dit comme ça, mais on était les premiers de notre bande d’amis à emménager ensemble, il y a de cela 11 ans (ouf!). Nous n’avions aucun repères.

Dès le départ, nous savions que nous étions des gens créatifs, généralement freelance, donc souvent à la maison. On avait besoin de notre bulle pour nous réoxygéner — le besoin d’être des individus à part entière avant d’être la moitié d’un couple. Il nous a fallu plusieurs années avant de trouver le bon équilibre.

Mon conseil serait donc le suivant: s’aménager des espaces, spatiaux ou temporels, pour se retrouver en solo. Discuter des besoins de chacun et s’arranger pour qu’ils soient respectés dans la mesure du possible. Il faut miser sur les points forts de chacun. Par exemple, moi c’est la lessive et l’organisation et mon mec, la vaisselle et le nettoyage. Et surtout… Enjoy!

Samantha Grondin Fournier | @samanthagfournier

Ça fait onze ans que je suis avec mon chum et sept ans qu’on habite ensemble. Et c’est ma mère qui m’a donné le meilleur conseil: survivre aux six premiers mois. Elle avait tellement raison! C’est une période d’ajustement et de connaissance approfondie de l’autre. Ce sont des mois durant lesquels tu te demandes parfois “mais qui est cette personne”! Mais, règle générale, après ce temps-là, si les personnalités sont compatibles, ça se tasse.

Je suggère aussi de ne pas avoir trop d’attentes envers son chum. Généralement, les gars ont besoin qu’on leur dise si on a besoin d’aide. Il faut passer par-dessus son orgueil et le faire! Ça rend tout le monde plus heureux.

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