Récit de voyage: 5 raisons d’aller au Japon

Visiter le Japon, c’est comme avoir un rêve les yeux grands ouverts. Des fois, tout semble relativement normal, comme quand on mange une crème glacée au bord de la rivière Kamo à Kyoto. D’autres fois, on a l’impression d’être sur une autre planète, comme quand on marche dans les rues de Tokyo aux côtés de ses 37 millions d’habitants.

L’automne dernier, j’étais sur le point de m’envoler vers Toronto quand j’ai reçu ZE message. La rédactrice mode du Clin d’oeil, à l’époque Sophie Montminy, me demandait si j’étais disponible dans trois semaines pour partir en voyage de presse avec UNIQLO… au Japon!!!

Vous auriez dû voir ma face. C’était la même que j’avais à Noël en 1996, quand j’ai reçu mon Super Nintendo. Ce cadeau m’avait hissée au top des petites filles les plus heureuses de Longueuil (j’ai toujours été un peu nerd). Et ce courriel, quasiment 20 ans plus tard jour pour jour, m’a permis de m’autoproclamer comme la fille la plus heureuse au monde cette journée-là (j’ai toujours été obsédée par le Japon).

Itinéraire prévu du voyage de presse: Tokyo, cinq jours. Mais t’sais, si je suis pour prendre un vol de 15 heures et être sur un décalage horaire de 13 heures, aussi bien en profiter au max. J’ai donc prolongé mon voyage d’une semaine, histoire d’ajouter Osaka et Kyoto à mon itinéraire — et quelques bols de ramen supplémentaires.

Dans ma liste de pays à visiter, le Japon a toujours été au top. L’idée d’être invitée par UNIQLO, une marque nippone, était donc un peu surréelle. Surtout considérant que je venais tout juste de revenir de Scandinavie. #ImSoJetSet #NonJavaisJusteBesoinDeVacances

Évidemment, le danger #1 à avoir autant d’attentes envers un endroit où je n’avais jamais mis les pieds était d’être déçue. Le Japon n’a pas répondu à mes attentes — il les a surpassées fois mille! Comme tout le monde, j’avais lu sur la culture nippone, j’avais vu des films basés là-bas (allôôô Scarlett et Bill!) et j’avais entendu des récits de voyage de connaissances, mais aucun mot ou image ne peut lui faire justice. Le Japon vous fera capoter bin raide. Point final.

Si vous n’y êtes jamais allées, ces cinq raisons devraient probablement vous convaincre de mettre cette destination sur votre bucket list. Vous ne le regretterez pas, promis juré.

1. Retour vers le futur

Même quelques minutes avant d’atterrir à Tokyo, je m’attendais encore à une ville illuminée aux millions de néons, à des adolescentes funky habillées en poupées et à des sushis servis par des robots. J’avais raison… à moitié. Ce que je n’aurais jamais pu prédire est que, même si plein d’éléments semblent sortir tout droit de Blade Runner, le Japon demeure un pays extrêmement traditionnel.

L’exemple le plus fragrant? Tomber par hasard sur un des centaines de temples de Tokyo — Osaka en a des milliers — et regarder par-dessus son épaule et découvrir le deuxième gratte-ciel le plus haut au monde. Croiser simultanément une femme habillée en uniforme de geisha et une fille avec un kit gothique-post-apocalyptique fait aussi partie de la routine habituelle.

LA tradition que j’aimerais qu’on importe au Canada: les oshibori (serviettes de table chaudes). Ces bouts de tissu humides, qui servent à se nettoyer les mains, sont distribués au début de chaque repas, qu’on soit dans un McDo ou un étoilé Michelin. C’est comme un mini soin pour les mains, trois fois par jour.


2. Ils <3 la nature

L’identité du Japon est enracinée dans ses extrêmes. Il suffit de passer un avant-midi dans les rues de Tokyo, la ville la plus peuplée au monde, pour comprendre pourquoi ses habitants ont besoin de faire le plein de nature de temps en temps.

Dans le cadre du voyage de presse, l’équipe d’UNIQLO nous a conduites jusqu’au Mont Hakone, un p’tit nom cute qui te fait oublier que tu te tiens en fait sur un volcan. Mais là-bas, un volcan, ce n’est vraiment pas un big deal. Avec plus de 110 actifs au pays, ils font partie de leur réalité. Leur grand nombre explique aussi l’omniprésence des onsen (sources thermales) et leur énorme popularité.

J’avoue, le onsen auquel nous sommes allées n’était pas extra. Il ressemblait plus aux glissades d’eau du West Edmonton Mall qu’à une source thermale japonaise. Pourquoi lui? Parce que les vrais de vrais onsen exigent que les visiteurs se baignent nus… Toute seule, je l’aurais fait. Mais faire du small talk avec les seins au vent aurait pu créer des malaises.

Aussi, si vous avez des tatouages, gare à vous. Leur réputation est particulièrement mauvaise là-bas: ils sont associés aux gangs de rue. Si vous vous rendez à un onsen, assurez-vous de les cacher sous des bandages. Autrement, votre petit colibri sur l’omoplate pourrait vous faire passer pour une tueuse en série. Quand je vous disais que le Japon pouvait être extrême.

Au cas où votre soif de nature ne serait pas assouvie, il faut se rendre à Kyoto, à la bambouseraie d’Arashiyama. Son nom le dit: c’est une forêt remplie de milliers de bambous. Les arbres sont tellement nombreux et proches l’un de l’autre que le chemin qui la traverse est dans la quasi pénombre. Cette ambiance unique donne l’impression d’errer dans une forêt magique (avec des dizaines de touristes armés de selfie sticks).

Juste à côté d’Arashiyama, il y a Iwatayam, un parc à singes en liberté. Autrement dit, préparez-vous à voir 170 macaques sur une petite montage qui chill au soleil oui qui font des mauvais tours aux touristes (aka moi). Si vous aimez les petites bêtes poilues (si ce n’est pas le cas, je ne sais pas trop ce que vous faites sur mon blogue), vous devriez tripper autant que moi.

3. Ramen, sushi, sashimi = paradis

La bouffe au Japon est folle, MAIS (oui, il y a un «mais») il faut être prête à revisiter ses goûts et essayer des trucs un peu bizarres. Par exemple, les restaurants japonais sont fans des textures un peu gluantes. Attendez vous donc à du bouillon sous forme de cubes gélatineux et à des fèves de soja fermentées ultra collantes.

Je déteste dire ça — mais bon, faut s’assumer — je suis un peu guidoune en terme de nourriture. Autant que je suis ultra gourmande, je suis facilement écoeurée par l’allure ou les textures des aliments. En d’autres mots, je me suis BOURRÉE de ramen. Et peu importe l’endroit, chaque fois c’était les meilleurs ramen au monde. Même les ramen de type fast food battent à plates coutures les meilleurs de Montréal.

Drôle d’anecdote. La veille de mon retour au Canada, je suis allée au Ichiran, un resto de ramen dans Shimokitazawa, un quartier de Tokyo. Le resto fait partie d’une chaîne, mais il est tout de même coté comme une des meilleures places en ville.

Donc, j’arrive au restaurant et, juste après la porte, il y a ce qui ressemble à une machine distributrice. Probablement à cause de ma face qui clairement ne comprend rien, un serveur me rejoint pour m’expliquer comment tout ça fonctionne. «Aaah, je dois commander mon plat ici! Arigato, monsieur Le Serveur».

Je m’apprête à traverser les rideaux qui me séparent de la salle à manger quand je remarque un espèce de plan accroché au mur, parsemé de petites ampoules et de chiffres. Certaines sont allumées et d’autres sont éteintes; elles indiquent quels sièges sont disponibles. Tabouret #8, j’arrive!

Surprise, surprise! Une fois à l’intérieur, je réalise que toutes les places, distribuées autour d’un bar, sont comme des mini cubicules. L’endroit est presque plein, mais personne ne se voit. Quelques secondes après m’être assise à mon siège, un petit rideau de paille face à moi se lève et laisse passer une main qui me remet mon bol de ramen (!!!). Elle disparait aussi vite qu’elle est apparue. Des Oompa Loompa japonais? Je ne le saurai jamais. Une fois mon bol terminé, je pars sans que personne ne dise quoi que ce soit.

Si ce n’était pas du serveur du début, je n’aurais eu aucun contact humain de la soirée. Oui, ça peut avoir l’air un peu triste dit comme ça, mais en tant qu’occidentale, c’était tellement bizarre comme expérience. Et c’est exactement pour ça que vous devriez y aller aussi.

4. Les gens sont fins, fins, fins 

Peut-être parce que j’avais clairement l’air d’une touriste ou peut-être que c’est simplement la norme, mais les Japonais sont polis puissance dix. Ils font des révérences à n’en plus finir, disent «merci» aussitôt qu’ils en ont la chance et démontrent une générosité sans limites quand vient le temps d’aider une Canadienne perdue comme moi. La plupart d’entre eux parle à peine anglais, mais chaque fois que j’avais besoin d’un coup de pouce pour des directions — Tokyo a plus de 270 stations de métro toutes écrites en symboles japonais, so gimme a break! — ils prenaient toujours le temps nécessaire pour m’éclairer.

Une autre différence flagrante est l’accueil dans les boutiques de luxe. En Europe et en Amérique, les employés disent rarement «bonjour» à moins que t’aies l’air d’avoir des millions dans ton compte de banque. Au Japon? C’est complètement le contraire! Chaque fois que qu’une personne entre dans un magasin, un vendeur dit allègrement «irasshaimase» et crie «arigato gozaimasu» quand elle quitte. Ne vous étouffez pas avec votre bubble tea, ça veut simplement dire «bienvenue» et «merci de votre visite».

Finalement, en tant que femme qui voyageait seule, le Japon était ultra sécuritaire. Comme à Copenhague, jamais je ne me suis sentie inconfortable de rentrer seule chez moi le soir. Et contrairement à la Scandinavie, disons que j’étais une cible facile: une blonde aux yeux bleus en Asie, ça flash.

Les gens me fixaient beaucoup, surtout les enfants, mais ça semblait toujours être par simple curiosité. Les seuls étrangers qui m’ont accostée étaient des enfants en uniforme d’école qui voulaient pratiquer leur anglais. Dans mon palmarès des moments les plus cute: deux jeunes filles qui me fixaient, avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles, à qui j’ai souri en retour. Leur réponse? Elles ont dessiné des coeurs dans les airs avec leurs doigts et sont parties en courant.

5. La mode comme vous ne l’avez jamais vue

Tapez «Tokyo street style» dans Google et vous comprendrez ce que je veux dire.

La raison pour laquelle les Japonais ont des styles aussi extravagants est un peu nébuleuse. Mon hypothèse est que, puisqu’ils évoluent souvent dans des contextes très stricts, en plus de subir une énorme pression professionnelle, ils ont besoin de se lâcher lousse dans certains aspects de leur vie. Selon moi, la mode serait un exutoire.

À Tokyo, Shibuya est LA place pour être témoin des looks les plus éclatés. Majoritairement composé de boutiques, le quartier est le center stage des jeunes adultes désireux d’expérimenter avec leur look. C’est aussi là que vous trouverez l’incontournable Laforet, ce magasin à grande surface de dix étages, où des centaines de boutiques concept partagent l’espace. Pensez au Dover Street Market, version XL.

Pour les fans de vintage, Shimokitazawa, aussi à Tokyo, est un coin à découvrir absolument. C’est le paradis des friperies où on trouve les meilleurs vestiges japonais des dernières décennies. Si votre coeur bat vite juste en lisant ça, c’est normal. Le mien aussi.

Finalement, si vous êtes à Osaka, rendez vous sur la Orange Street pour découvrir une foule de boutiques concept beaucoup trop cool. Certains prix risquent de vous donner des bouffées de chaleur, mais perso, je retire du plaisir à regarder des objets de luxe exclusifs même si dépenser quatre mois de loyer sur un cropped top me semble un peu abusif. Suffit de s’imaginer qu’on est au musée.

Pour vrai, je pourrais continuer à parler du Japon pour le restant de ma vie, mais tout article a une fin :) Si jamais vous planifiez vous rendre en territoire nippon et avez besoin de recommandations plus spécifiques, demandez-moi! La groupie du Japon en moi se fera un plaisir de vous aider!

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